GRAND VENDREDI
Jour aliturgique. En signe de deuil, l’Église ne célèbre pas, en ce jour, la Sainte Liturgie. S’il coïncide avec le 25 mars, fête de l’Annonciation, l’Église byzantine, en raison du rapport chronologique de cette fête avec Noël, estimait jadis que la mémoire de l’Annonciation ne pouvait être transférée. Cependant, depuis un siècle au moins, on renvoie en ce cas l’Annonciation au lundi de Pâques.
Après les Vêpres a lieu la cérémonie de la mise au tombeau du Christ : on porte solennellement en procession Vepitaphios (linge sur lequel est représentée cette scène) et on le dépose au milieu de l’église, où les fidèles viennent le vénérer.
« L’office de ce jour a une physionomie unique. L’Église est manifestement mue par la préoccupation de ne pas perdre une circonstance de la passion de son divin Époux. Elle le suit heure par heure et, pour ainsi dire, pas à pas dans la voie sanglante qui l’a conduit au Cénacle, témoin de l’institution de la sainte Eucharistie et de ses suprêmes et plus sublimes enseignements, au Calvaire et au Sépulcre.
C’est là que, tel un athlète qui a vaillamment combattu, il allait se reposer en attendant l’heure d’un triomphe assuré.» (E. Mercenier, La prière des Églises de rite byzantin , t. Il, p. 167).
«En ce jour est suspendu au gibet celui qui a suspendu la terre sur les eaux.
Il est couvert d’une couronne d’épines, le roi des anges.
On revêt d’une pourpre trompeuse celui qui lance le ciel autour des nuées.
Il reçoit des soufflets,
celui qui, dans lejourdain, délivra Adam.
Il est attaché avec des clous, l’Époux de l’Église.
Il est percé d’une lance, le Fils de la Vierge.
Nous adorons tes souffrances, ô Christ.
Montre-nous aussi ta glorieuse Résurrection.»
( 15e Antienne de l’Office des Saintes Souffrances)
29 MARS Mémoire de nos saint pères MARC, évêque d’Aréthuse, CYRILLE diacre, et d’autres saints martyrs mis à mort sous Julien l’Apostat.
Marc, évêque d’Aréthuse dans la Syrie Seconde, avait détruit sous Constantin le Grand un temple païen pour élever à la place une église. Sous Julien l’Apostat, les païens s’enhardirent et cherchèrent à venger la destruction de leur temple. Ayant saisi le Saint, ils le dépouillèrent de ses vêtements, l’enchaînèrent par les pieds, l’étendirent par terre, l’accablèrent de coups et le jetèrent dans les cloaques. Le saint vieillard supportait patiemment toutes ces tortures. Vaincus par sa constance, les païens mirent fin à ses tortures en le tuant en 362.
Quant aux autres chrétiens mis à mort sous Julien l’Apostat, Théodoret (III, 3) nous rapporte que l’un d’eux, nommé Cyrille, était diacre à Héliopolis du Liban. Enflammé d’un zèle sacré, il avait, sous l’empereur Constantin, brisé plus d’une idole vénérée dans ces régions. Les païens, se souvenant de ce qu’il avait fait, le tuèrent en même temps qu’un grand nombre de vierges, de femmes, de moniales et de moines.
Liturgicon, Missel byzantin à l’usage des fidèles, Mgr. Néophytos Edelby