24 JUIN NAISSANCE DU GLORIEUX ET VÉNÉRABLE
PROPHÈTE SAINT JEAN BAPTISTE ET PRECURSEUR.
La fête de la nativité de Saint Jean Baptiste est, avec celle des saints apôtres Pierre et Paul (29 juin), la première fête de personnage du Nouveau Testament qui ne soit pas concomitante à une grande fête du Seigneur. Encore faut-il remarquer qu’elle est directement en rapport avec la fête de Noël, dont la séparent six mois, jour pour jour, comptés selon le calendrier romain (VIII des calendes de janvier (25 décembre), VIII des calendes de juillet (24 juin). En Orient, cette fête était fixée, primitivement, au 25 juin, comme en témoigne le calendrier des Melkites de Chouarizm, rapporté par l’historien Al-Birûni.
Comme le solstice d’hiver, celui d’été était chez les païens une occasion de grandes réjouissances. De même que Noël dans le calendrier chrétien devenait la fête du Soleil levant, le Seigneur Jésus qui est la lumière du monde, ainsi convenait-il que la fête de Jean Baptiste fût placée au solstice d’été, puisque lui-même dit du Sauveur : « Il faut qu’il croisse et que je diminue » (Jean 3, 20).
C’est Saint Luc (ch. 1), qui nous raconte la naissance du précurseur (Évangile de ce jour à la Sainte Liturgie). Fils du prêtre Zacharie et d’Élisabeth la stérile, fruit de la promesse, il délia par sa naissance la langue de son père devenu muet, et « combla de joie le monde entier. » C’est alors que son père prononça l’immortel cantique où il chante la réalisation de la promesse faite à Abraham, la délivrance de son peuple dans la miséricorde. C’est là qu’il prédit à son petit enfant le rôle grandiose de Précurseur auquel Dieu le destinait, pour préparer les voies sur terre à l’Astre qui vient d’en-haut « afin de mettre nos pieds dans le bon chemin, sur la voie de la paix. »
Jean Baptiste alla tout jeune au désert, peut-être dans l’une de ces communautés d’ascètes Esséniens qui vivaient dans la plaine du Jourdain. C’est là qu’il se mit à baptiser, c’est-à-dire à donner la purification rituelle à ceux qui se repentaient de leurs péchés en écoutant sa parole de feu. C’est là qu’il désigna à ses disciples l’Agneau de Dieu, celui qui ôte le péché du monde. C’est devant lui que Jésus reçut le premier témoignage officiel de son Père et de l’Esprit Saint : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. » C’est aussi pour son courage à faire respecter les lois du mariage qu’il fut jeté en prison et décapité. À « l’ami de l’époux, qui éprouve la joie la plus vive à cause de la voix de l’époux », et qui veut disparaître devant lui, à ce second Isaïe, Jésus adresse cet éloge : « Qu’êtes-vous allés contempler dans le désert ?… un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète… Je vous le dis : parmi les enfants de la femme, il n’est pas de plus grand prophète que Jean » (Luc 7, 25-28).
Liturgicon, Missel byzantin à l’usage des fidèles, Mgr. Néophytos Edelby