Voici ce que l’Église a reçu de l’antique tradition patristique au sujet de la Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu. Le temps étant venu où il a plu à Notre Sauveur d’emmener auprès de lui sa divine Mère, il lui annonça par un ange, trois jours à l’avance, son passage de cette vie transitoire à la vie éternelle et bienheureuse. Ce qu’ayant entendu, la Vierge se hâta de monter au Mont des Oliviers pour y prier et y remercier Dieu. Puis elle retourna dans sa maison, et prépara le nécessaire pour son enterrement. Cependant, les Apôtres, portés sur les nuées, se réunirent des extrémités de la terre où ils s’étaient dispersés pour prêcher l’Évangile, dans la maison de la Sainte Vierge. Elle leur expliqua alors la raison de leur concours si inattendu, les consola maternellement, puis elle leva les mains au ciel, pria pour la paix du monde, bénit les Apôtres et, montant sur son lit, prit l’attitude qu’elle voulut et rendit ainsi sa très sainte âme entre les mains de son Fils et de son Dieu…
Les Apôtres portèrent son saint corps et l’ensevelirent à Gethsémani. Mais trois jours après, durant une réunion de consolation où, suivant leur habitude, ils élevèrent le pain au nom de Jésus, la Vierge leur apparut dans le ciel qui leur disait : « Salut ! » Ils surent par là qu’elle était montée au ciel avec son corps.
La fête d’aujourd’hui a pour origine l’anniversaire de la dédicace d’un sanctuaire de la Vierge, situé entre Jérusalem et Bethléem. Cette église, construite par la romaine Ikelia, commémorait peut-être une « station » où, selon les traditions, la Vierge Marie, fatiguée du voyage, se serait reposée avant d’arriver à Bethléem pour y donner le jour à l’Enfant. Ce lieu s’appelait en effet Kathisma (station).
Il semble que la mémoire de l’Assomption de Marie était primitivement solennisée le 15 janvier à Antioche, au commencement du Vie siècle, comme chez les Syriens jacobites, tandis qu’en Occident la « fête de Sainte Marie » (festivitas Sanctae Mariae) ou, tout simplement, l’Assomption, était célébrée, selon Grégoire de Tours, au milieu du onzième mois (c’est-à-dire janvier), soit le 15, soit le 18.
La fête de l’Assomption fut étendue à tout l’empire byzantin par l’empereur Maurice entre 588 et 602. Elle fut introduite à Rome par le Pape Théodore 1er (642-649), qui venait du clergé de Jérusalem.
Dans ton enfantement, tu es restée vierge ; dans ta dormition, tu n’as pas abandonné le monde, ô Mère de Dieu. Tu as été transférée à la vie, étant Mère de la Vie, et par tes prières tu rachètes nos âmes de la mort (3 fois).
KONDAKION Mode 2.
Ni le tombeau ni la mort n’ont eu pouvoir sur la Mère de Dieu, infatigable à la supplication, inébranlable espoir dans ses intercessions. Puisqu’elle est la Mère de la Vie, il l’a transférée à la vie, celui qui reposa dans son sein toujours virginal.
Liturgicon, Missel byzantin à l’usage des fidèles, Mgr. Néophytos Edelby